Thursday, June 15, 2006

A table avec les Buddenbrook



Dans sa saga "les Buddenbrook", Thomas Mann decrit longuement des scènes de repas. Il utilise un vocabulaire qui évoque la richesse, l'opulence, tant pour les mets que pour la vaisselle ou le linge de table afin d'accentuer l'assise sociale de cette famille.
L'un de ces repas ferait pâlir d'horreur un nutritionniste, d'ailleurs il se termine par l'indigestion d'un enfant !

"Mlle Jungmann et la soubrette avaient ouvert à deux battants la porte blanche de la salle à manger, et lentement, avec l'aisance tranquille de la certitude, la compagnie passa de l'autre côté. N'était-on pas assuré, chez les Buddenbrook de faire bonne chère ?... [...]
A ce moment, la soubrette aux bras rouges et nus, en lourde jupe rayée, la nuque coiffée d'un petit bonnet blanc achevait de servir, avec l'aide de Mlle Jungmann et de la servante du second étage, la julienne fumante accompagnée de rôties et l'on commença à jouer délicatement de la cuillière. [...]
On changea encore les assiettes. Un énorme jambon pané, couleur de brique apparut; fumé, rôti, accompagné d'une sauce brune aux échalottes, au bouquet aigrelet, et flanqué d'une telle abondance de légumes que le contenu d'un plat eût suffit à rassasier tout le monde. On fit passer aussi le chef-d'oeuvre de Madame Elisabeth "la Marmite Russe", macédoine de fruits en conserve à la saveur chatouillante et capiteuse. [...]
Alors, dans deux grandes coupes de cristal, apparut le pudding fourré, édifice savant de macarons, de framboises, de biscuits et d'oeufs à la neige. "

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