Saturday, June 24, 2006

La devinette de la Reine Blanche (Lewis Caroll)




Le poisson, tout d'abord, il le faut attraper.
C'est facile : un enfant, je crois, s'en ferait fort.
Ensuite, ce poisson, il le faut acheter.
C'est facile : un sol y pourrait, je crois suffire.

Ce poisson, maintenant, il le faut préparer !
C'est aisé : d'un instant seulement c'est l'affaire.
Puis alors, sur un plat il le faut disposer !
C'est aisé, car il est dessus depuis toujours.

Apportez-le-moi donc ! Je m'en veux régaler !
C'est un jeu que de mettre un tel plat sur la table.
Mais son couvercle, encore le faudrait-il ôter !
Ah ! ça c'est difficile et j'en suis incapable !

Par quelque colle forte on le croirait fixé...
Le soulever n'est point travail de mauviette.
Des deux tâches, laquelle est la moins malaisée ?
Tenir votre cachon poissé ?
Ou découvrir la devinette ?



D'abord attraper le poisson,
Il ne fuit pas : drôle de poisson qui ne sait pas nager !
Puis le voilà payé ; espérons
Qu'il coûtait toujours un penny.

Prépare-le-moi pour le dîner...
Poivre et vinaigre, c'est l'affaire d'un instant.
Sous le couvercle, dans son plat
En jolie nacre de Chine, le voilà.

Allons, c'est l'heure du souper.
Est-ce assez d'un, benêt ? Mets-en vingt sur la table !
Le couvercle il faut retirer...
Du pouce et de l'index, la chose est infaisable.

Un couteau à huîtres de bonne qualité
Entre couvercle et plat fermement inséré,
Et bientôt tu sauras l'énigme de la reine :
C'était un dîner de marennes.

Wednesday, June 21, 2006

La bouillabaisse de la Fête de la musique



Une dernière chanson en cette journée de fête de la Musique


La Bouillabaisse
(Paroles et Musique: Lucchesi, Sablon, Giraud )

Pour faire une bonne bouillabaisse
Il faut se lever de bon matin
Préparer le pastis et sans cesse
Raconter des blagues avec les mains

Les courageux prennent leur canne
Et vont eux mêmes la pêcher
Mais le poisson passe et ricane
Y a plus qu'à l'acheter au marché !

{Refrain:}
Ah ! que c'est bon la bouillabaisse
Ah ! mon dieu que c'est bon bon bon
Ah ! que c'est bon la bouillabaisse
Ah ! mon dieu que c'est bon.
chœurs :
Pour faire une bonne bouillabaisse
Il faut se lever de bon matin
Préparer le pastis et sans cesse
Raconter des blagues avec les mains.

Une langouste est nécessaire
De la baudroie et des favouilles
Douze rascasses un petit Saint Pierre
Huile safran ail et fenouil

{au Refrain}

On invite une belle petite
Marie-Louis ou bien Ninon
Ensemble on remue la marmite
En se bécotant tout le long

{au Refrain}

Il faut bien attiser la braise
Ninon le fit ingénument
C'est ainsi que les marseillaises
Eprouvent leur tempérament

{au Refrain}

On laisse un peu la bouillabaisse
Pour pétanquer au cabanon
On tire et on fait des prouesses
Quand on revient y a plus de bouillon !

Ah ! que c'est bon la bouillabaisse
Ah ! mon dieu que c'est bon bon bon
Ah ! que c'est bon la bouillabaisse
Ah ! mon dieu que c'est bon.
chœurs :
Ah ! que c'est bon la bouillabaisse
Ah ! mon dieu que c'est bon bon bon
Ah ! que c'est bon la bouillabaisse
Ah ! mon dieu que c'est bon.

Monday, June 19, 2006

Le gâteau de Peau d'Ane


Dentelles d'Encre qui a inspiré ce blog, m'a signalé la chanson que Catherine Deneuve chante dans le film de Jacques Demy, Peau d'Âne


Préparez votre...
Préparez votre pâte
Dans une jatte...
Dans une jatte plate.

Et sans plus de discours
Allumez votre...
Allumez votre four.

Prenez de la...
Prenez de la farine
Versez dans la...
Versez dans la terrine

Quatre mains bien pesées
Autour d'un puit creu...
Autour d'un puit creusé.

Choisissez quatre...
Choisissez quatre oeufs frais
Qu'ils soient du ma...
Qu'ils soient du matin frais.

Car à plus de vingt jours
Un poussin sort tou...
Un poussin sort toujours.

Un bol entier...
Un bol entier de lait.
Bien crémeux s'il...
Bien crémeux s'il vous plaît.

De sucre parsemez
Et vous amalga...
Et vous amalgamez.

Une main de...
Une main de beurre fin
Un souffle de...
Un souffle de levain.

Une larme de miel
Et un soupçon de...
Et un soupçon de sel.

Il est temps à...
Il est temps à présent,
Tandis que vous...
Tandis que vous brassez,

De glisser un présent
Pour votre fian...
Pour votre fiancé.

Un souhait d'a...
Un souhait d'amour s'impose
Tandis que la...
Que la pâte repose.

Lissez le plat de beurre
Et laissez cuire une...
Et laissez cuire une heure.

Sunday, June 18, 2006

L'entrecôte des Frères Jacques



A l'atelier qui bourdonne comme une ruche,
la pauvre Lisette sanglote en travaillant
Car son vieux père i'est mort de la coqu'luche,
elle reste seule pour nourrir chinq enfants
Dix petits pieds réclament des chaussures,
la neige tombe il va surement faire froid
Tout en cousant pour les riches créatures,
la petite main sent frissonner ses doigts
Et dans son estomac que torture la faim,
elle sent que grandit la peur du lendemain

C'est pour pouvoir acheter l'entrecôte,
qui nourrira les chères têtes blondes
Qu'elle travalle pour les gens de la haute,
et qu'elle fait des robes pour le beau monde
Si elle peine si courageusement
et qu'si elle fait des heures eud'supplément
C'est pour pouvoir acheter l'entrecôte! L'entrecôte!

Mais un beau jour comme elle était jolie,
un beau jeune homme, un placier en tissus
Lui acheta dans un coup de folie,
une belle robe avec des perles eud'd'ssus
Elle voulait pourtant rester z'honnête,
mais il lui dit qu'il avait de l'argent
C'est pour cela que la pauvre Lisette se sacrifia in songeant aux'z'enfants
Tous les soirs désormais par les soins du placier,
les petits estomacs furent rassasiés

C'est pour pouvoir acheter l'entrecôte,
qui nourrira les chères têtes blondes
Qu'elle commis son initiale faute,
qui la rabaisse au rang d'une immonde
Et qu'le soir avec son amant si elle fait des heures de supplément
C'est pour pouvoir acheter l'entrecôte! L'entrecôte!

Comme son amant l'était d'humeur changeante,
il la quitta pour partir au Brésil
Alors du vice elle déscendit la pente
et de son corps elle en fit un outil
Mais dans son coeur elle pensait à ses frères,
qu'elle sauvait d'un geste machinal
Pour éviter qu'ils soient dans la misère,
c'est effrayant ç'qu'elle se donnait du mal
N'imitez pas fillettes cette exemple maudit,
vous seriez pour le monde un objet de mépris

C'est pour pouvoir acheter l'entrecôte,
qui nourrira les chères têtes blondes
Qu'elle reçoit sans cesse de nouveaux hôtes,
et qu'elle devient la femme à tout le monde
Et dans la nuit pieusement, qu'si elle fait des heures eud'supplément
C'est pour pouvoir acheter l'entrecôte! L'entrecôte!

Saturday, June 17, 2006

Salade César ou le souper des Triumvirs



Malgré un esprit profondément libertaire, j'ai une passion pour César et l'histoire de l'Empire Romain. J'ai particulièrement apprécié l'ouvrage de Roger Caratini "César" qui romance la vie de Jules César depuis son enfance dans les quartiers populaires de Rome à sa fin sous les coups des conjurés. Tout en étant romancé, l'ouvrage n'en n'est pas moins extrèmement détaillé et précis historiquement.

Voici un repas pris avec César comme invité.

Crassus aimait le luxe et la bonne chère. Comme il faisait trop frais pour manger sous la treille le repas devait être servi dans la petite salle à manger d'hiver, prévue pour recevoir neuf convives. Autour d'une table carrée étaient disposés trois lits de bronze recouverts de lourds tissus et de coussins où trois dîneurs, même corpulents comme Cicéron ou Pompée tenaient à l'aise. La vaisselle était d'or, les cuillières et les couteaux d'argent, les coupes à boire d'or incrusté de pierreries. Quant aux plats, chacun était un véritable chef-d'oeuvre d'orfevrerie.
César avait insisté auprès de Crassus pour que les rites propres aux festins traditionnels fussent respectés. A son arrivée, chaque convive fut donc conduit vers un vestiaire où de jeunes esclaves les aidèrent à quitter leurs chaussures, à enlever les bagues qu'ils portaient aux doigts, à ôter leur lourde toge et à revêtir une robe légère, ample, dépourvue de ceinture, car selon les anciennes traditions, le dîneur ne devait porter aucun noeud sur lui. Ainsi vêtu, le convive, après s'être lavé les mains, pouvait pénêtrer dans la salle à manger dont le sol avait été préalablement lavé avec une infusion de verveine, herbe purificatrice par excellence, qui était censée écarter les mauvais esprits.
Crassus, le maître de maison, les pieds nus comme ses convives et revêtu d'une blouse de batiste longue et flottante, les acceuille et chaque invité prend la pose adaptée au festin : allongé, appuyé sur son bras gauche, il boira et mangera de la main droite, car se servir de la main gauche porte malheur. [...]
Enfin, paraît le chef cuisinier, le coquus, vêtu d'une tunique blanche [...]
- Je vous proposerai pour commencer, des huîtres de l'ile de Corse, toutes fraîches qui proviennent de l'étang de Diane, des oursins bien roses que j'ai cueuillis moi-même, au petit matin dans le port d'Ostie et des palourdes bien pleines de même provenance...
- Que boirons nous avec ces coquillages ? demande Pompée grand amateur de bons vins ?
- Un vin de Samos, plus onctueux que le miel grand Pompée, et gardé au frais dans nos caves. Ensuite j'ai préparé une fricassée de petits poissons pêchés à la fraîcheur du matin, et de cochon de lait...
- Selon quelle recette ? demande doucement Cicéron.
- Hacher menu des petits poissons bien frais, y ajouter de la farine bien blanche et en faire des quenelles parfumées à la menthe ; préparer quelques testicules de jeune coq et des ris de cochon de lait [...], mouiller ces abats d'un bon vin rouge de Toscane mêlé à un peu d'huile d'olive, ajouter deux ou trois cuillerées de garum, ne pas trop saler... [...] Donc ne pas saler du tout, mais poivrer, avec du poivre pilé, ajouter quelques bulbes bien blancs de poireaux, de la coriandre fraîche et faire cuire doucement jusqu'à l'ébullition. Retirer du feu, travailler le ragoût avec du miel et faire encore chauffer pendant une demie-heure, à petit feu. Lier le tout avec une pâte à la farine et à l'oeuf et servir accompagné d'une salade de laitues blanches à souhait.
- Et comme desserts ? demande César amusé par les mines gourmandes de Cicéron.
- Des fruits de saison : des raisins, des prunes, des grenandes de Carthage, de la confiture d'abricots...
- Ah ! Les abricots ; c'est moi qui ai rapporté ces fruits d'Orient, s'écrie Pompée tout joyeux...
Et le festin commence [...]
Conformément aux traditions religieuses, les esclaves ne débarrassèrent pas la table des reliefs du repas et ne balayèrent point le sol de la salle à manger : les restes et les miettes éparses sur le carrelage étaient la nourriture des âmes des morts, des Mânes, des ancètres du propriétaire de la maison.

Thursday, June 15, 2006

A table avec les Buddenbrook



Dans sa saga "les Buddenbrook", Thomas Mann decrit longuement des scènes de repas. Il utilise un vocabulaire qui évoque la richesse, l'opulence, tant pour les mets que pour la vaisselle ou le linge de table afin d'accentuer l'assise sociale de cette famille.
L'un de ces repas ferait pâlir d'horreur un nutritionniste, d'ailleurs il se termine par l'indigestion d'un enfant !

"Mlle Jungmann et la soubrette avaient ouvert à deux battants la porte blanche de la salle à manger, et lentement, avec l'aisance tranquille de la certitude, la compagnie passa de l'autre côté. N'était-on pas assuré, chez les Buddenbrook de faire bonne chère ?... [...]
A ce moment, la soubrette aux bras rouges et nus, en lourde jupe rayée, la nuque coiffée d'un petit bonnet blanc achevait de servir, avec l'aide de Mlle Jungmann et de la servante du second étage, la julienne fumante accompagnée de rôties et l'on commença à jouer délicatement de la cuillière. [...]
On changea encore les assiettes. Un énorme jambon pané, couleur de brique apparut; fumé, rôti, accompagné d'une sauce brune aux échalottes, au bouquet aigrelet, et flanqué d'une telle abondance de légumes que le contenu d'un plat eût suffit à rassasier tout le monde. On fit passer aussi le chef-d'oeuvre de Madame Elisabeth "la Marmite Russe", macédoine de fruits en conserve à la saveur chatouillante et capiteuse. [...]
Alors, dans deux grandes coupes de cristal, apparut le pudding fourré, édifice savant de macarons, de framboises, de biscuits et d'oeufs à la neige. "

Sunday, June 11, 2006

Les sushis des Geishas



Dans ses "Mémoires d'une Geisha", INOUE yuki nous décrit un repas.

" Les gens mangeaient un repas de fête : dorade à la vapeur, omelette roulée sucrée, feuilles de fougères, kamakabo rouges et blancs, sans oublier le principal, les oshizushi, des boulettes de riz pressées recouvertes de tranches de poisson ou de coquillages et préparées dans des boîtes de bois resctangulaires à la manière de Kanazawa. Le spécialiste place des tranches de poisson sur des laminaires ou des feuilles de bambou nain, puis ajoute le riz pour sushis légèrement assaisonné de vinaigre et de gingembre rapé, de feuilles de poivre ; en automne ce sera du cédrat et du kumquat. Comme poisson de garniture il utilise au printemps la sardine et la dorade et en automne du maquereau et du bar. Les sushis pressés dans la boîte pendant toute une nuit avant d'être retirés du moule et coupés en tranches, donnent un goût très particulier et excellent au riz vinaigré."

Wednesday, June 07, 2006

Encres de Chine




"Encres de Chine" est le 4ème roman de QIU Xialong. Cet écrivain chinois né à Shangaï fut interdit d'aller à l'école lors de la Révolution Culturelle. Il a emmigré aux USA après les évènements de la place Tian'anmen. Ses romans policiers ont peu d'intérêt pour les lecteurs de polars classiques, les intrigues sont très minces et très simples, en revanche, à travers ses livres on découvre de l'intérieur la vie quotidienne en Chine telle qu'on ne la connait absolument pas. Il s'intéresse souvent aux restaurants et à la description des repas, des aliments divers (et assez inconnus), des bouchées vendues dans la rue et depuis quelques temps il s'intéresse aux restaurants occidentaux qui s'installent en Chine.

Dans Encre de Chine l'un de ses héros se rend notamment à "la Bonne Vieille Assiette" un restaurant de nouilles.

"Yu commanda des nouilles avec du chou vert au vinaigre et des pousses de bambou d'hiver, plus une portion de porc xiao, l'une des spécialités de la maison. Peiqin choisit des nouilles avec de l'anguille et des crevettes frites, ainsi que du porc xiao, elle aussi. Qinqin prit des nouilles avec de la tête de carpe fumée et du Coca Cola. [...]
Les nouilles arrièvent enfin. Suivant le conseil de monsieur Ren, Yu plongea les tranches de porc dans la soupe, attendit une minute ou deux que la viande devienne transparente sous l'effet de la chaleur, puis la laissa fondre sur sa langue. La texture des nouilles était indescriptible ; croquantes sans être trop dures, leur goût était relevé par la soupe délicieusement épicée.
Pour épater Qinqin, Yu voulut détailler les ingrédients de la soupe, mais il ne réussit à se souvenir de quelques minuscules poissons placés dans un sachet en mousseline et bouillis dans leur jus"

Monday, June 05, 2006

Déloger l'animal



Véronique Ovaldé fait partie de ces écrivains qui ne font pas de bruit, qui ne vont jamais sur les plateaux télé pour sucer ou tromper, qui ne pensent pas aux prix et aux honneurs factices, mais qui écrivent des vraies histoires, avec des mots qui font chavirer.
Dans "Déloger l'Animal" (Actes Sud), elle nous raconte l'histoire sûrement vraie, de Rose. Rose la toute petite fille dodue et rose, Rose qui a 15 ans, mais en parait 7, qui va dans un institut pour "enfants spéciaux" et qui cherche à comprendre pourquoi sa maman a disparu, avec ce qu'elle imagine et ce que lui raconte Madame Isis, la voisine, elle tente de reconstituer un puzzle à sa façon, sur qui sont ses parents.

Quand je rentre je vais directement chez Madame Isis, écouter ce qu'elle a à me dire sur maman et Markus, m'installer dans sa cuisine, près du four -les maisons de nos contrées n'ont pas de chauffage, il fait froid très peu de temps dans l'année, on s'habille un peu plus et on se rassemble dans les cuisines, on laisse la porte du four ouverte et on boit des infusions, et on mange des râgouts d'agneau ou des soupes, des préparations brûlantes qui font suer dans la seconde, qui rendent les yeux ronds et blancs , procurent un voile humide juste au dessus de la lêvre supérieure, une petite moustache de goutelettes, on a brutalement très chaud, on a l'impression d'abriter un brasero dans la poitrine.
Madame Isis me prépare des choses sucrées, grasses, confiturées, caloriques, moelleuses, dégoulinantes et douces. Elle me devine inconsolable alors elle me choie et saupoudre tout ce qu'elle cuisine d'un nuage vaporeux de sucre glace- une très légère poussière de sucre immaculée qui vole dans toute la pièce. Je regarde l'heure, il est 16 H 25, je fais tès attention à l'heure et à la répétition de certains mots, j'écoute le tit tac [...] et le bruit que fait le gaz qui nous réchauffe les pieds et qui souffle son haleine vénéneuse dans la petite cuisine carrelée de Madame Isis. [...]
Madame Isis me répond en me servant une assiette-danse de papillons multicolores au milieu des prés peinte avec la bouche par un artiste manchot- et crèpes au miel, elle étale le miel sur un demi-centimètre d'épaisseur, la crèpe prend une consistance impossible, il me faut me pencher vers la table et grignoter directement depuis le bord de l'assiette en la poussant avec la main droite pour la faire pénêtrer dans ma bouche, j'évite ainsi un maximum de dégats, et donc Madame Isis, pendant qu'elle me gave de sucreries qui finiront par me boucher les artères et se stocker dans chaque organe de mon corps me répond "tu ne peux pas te souvenir de ça, tu étais trop petite"

Sunday, June 04, 2006

Le temps des cerises


Chansonnette d'amour à sa création, ce chant deviendra le symbole de la Commune


Le temps des cerises
Paroles : Jean-Baptiste Clément
Musique : Antoine Renard (1868)



Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol, et merle moqueur
Seront tous en fête !
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux, du soleil au coeur !
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur !

-

Mais il est bien court, le temps des cerises
Où l'on s'en va deux, cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles...
Cerises d'amour aux robes pareilles,
Tombant sous la feuille en gouttes de sang...
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant !

-

Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour,
Evitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai point sans souffrir un jour...
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi des peines d'amour !

-

J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte !
Et dame Fortune en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur...
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur

Thursday, June 01, 2006

Le marché du Neubourg avec Philippe Delerm



Philippe Delerm, dans "Les Chemins nous inventent" fait avec son style si particulier, un inventaire des lieux qui nous parlent.
Et les pages consacrées au marché du Neubourg, me parlent particulièrement puisque j'y suis allée des années avec la maman d'une amie qui avait une maison dans le coin.

Le Neubourg est un centre : allez un un mercredi matin, jour de marché, mais attention. Vous n'y trouverez pas un de ces marchés frivoles, conçus pour aguicher le flâneur, le passant. Le marché du Neubourg, c'est plus qu'un marché : c'est la vraie vie. [...]
Le marchand de gâteaux a déployé tout un trésor. Mais si, vous savez bien, ces cartes à jouer mi-gaufrettes, mi-nougats, ces macarons ornés d'une cerise, ces poissons à la confiture... Et l'on se sert soi-même avec une petite pelle idoine [...]
Mais c'est au chevet de l'église, de l'autre côté que le marché atteint son apogée. Là, se sont rassemblés les vrais produits de campagne. Les tâches orangées des citrouilles, des potirons, l'onctuosité de la crème dont le fermier remplit les pots à la louche avec une lenteur suave. Des oignons, des carottes... Que sais-je ? Et puis des oeufs partout... [...]
Pour traverser l'hiver, il faut des rendez vous. Pour oublier le brouillard des champs, il faut la vie des hommes. Le Neubourg secoue la torpeur des campagnes froides. C'est la fête rituelle où les choses et les mots, les parfums, les couleurs, les silhouettes en blouse grise et noire s'accordent, sans chiqué, sans tapage.
Jamais jusqu'ici je n'avais senti combien sonnait vrai cette phrase de Goscinny : un marché c'est comme une cour d'école qui sentirait bon.